Le premier jour de mon voyage : On improvise ! Rencontre avec Wana

Cher journal,

Hier c’était mon grand départ pour le Cambodge. Aujourd’hui, je me réveille dans le chaos de Phnom Penh. Je me réveille avec cette sensation particulière où je ne sais pas de quoi est fait demain. J’ai une mission qui se termine en Juin, à partir de Juin plus d’entrée d’argent. Je me retrouve à des kilomètres de tout le monde, avec cette ambition de découvrir des pays donc je rêvais dans mon enfance.

Je décide de me préparer pour sortir et découvrir la vie bruyante et animée de Phnom Penh. Au programme, me prendre un Num Pang avec un café glacé et petit-déjeuner devant le Mékong et laisser la vie défiler devant moi. Je sors, il fait beau. Quand j’ai quitté Toulouse, il faisait beau mais pas encore chaud. Là, je retrouve mon environnement tropical. Il est vrai que le temps est plus humide par contre ici comparé à la Caraïbe. Mais rien de grave… j’aime !

Je me dirige vers un petit boui-boui pour me prendre un Num Pang. Elle le prépare devant moi. Je commence à avoir faim. Je m’arrête prendre aussi mon café glacé, et à côté, je vois un peu d’animation… un marché du matin. J’y vais faire un tour. On y vend de tout, de la viande, des légumes, des fruits, mais aussi de l’électronique, des ustensiles… un marché complet ! On crie, on parle fort, c’est un peu le chaos, c’est le Cambodge.

J’embarque et on part direction le Wat Phnom. Le Wat Phnom est un temple bouddhiste qui se trouve au nord de la capitale du Cambodge. Ce que j’ai aimé, c’est qu’il se trouve en hauteur, donc on peut avoir une vue sur la ville. Le temple est vraiment beau, j’ai beaucoup aimé l'énergie qu’il dégageait. Il est payant pour les étrangers. Beaucoup y viennent pour prier. Le lieu est calme et paisible. Bien entretenu. L’architecture extérieure comme intérieure est magnifique. J’ai beaucoup aimé les lumières autour du bouddha. La vue n’est pas complète, mais suffisante. On a un beau panorama sur la ville, une ville dense.

On parle souvent de privilège, et oui, c’est un privilège pour nous, Occidentaux, de pouvoir voyager autant et partout. Le passeport français est un privilège. J’ai souvent vu des critiques sur ce privilège, pas de la part des locaux, mais des Occidentaux eux-mêmes entre eux. Pourquoi ce genre de critique ? Mais doit-on s’en priver ? Je ne pense pas. Ce privilège, c'est aussi une opportunité de se connecter, de comprendre et de partager, sans jugement, avec des gens comme Wana. Il m’a demandé où j’avais déjà voyagé, combien de temps, et m'a confié qu’il n’avait voyagé qu’en Asie. Sa philosophie était simple, belle, sans aucune jalousie. Il a terminé notre conversation en me disant, avec un sourire : 'Profite bien et j’espère que mon pays te plaira.' C'est cette sérénité et cette authenticité que je suis venue chercher.

Ensuite, nous sommes allés à Wat Kean Kleang. Je n’ai pas été plus charmée par ce temple, mais ce qui est intéressant, c’est l’architecture. Le Wat Kean Kleang est un exemple parfait de l’art bouddhiste cambodgien. Ses murs sont ornés de fresques détaillées qui retracent des scènes de la vie de Bouddha. La pagode principale, avec son toit doré, domine l’enceinte du temple et reflète magnifiquement la lumière du soleil. Wat Kean Kleang est bien plus qu’un lieu de culte. Il est fréquenté par les fidèles locaux, qui viennent y prier, méditer et participer à des cérémonies religieuses. Mais je n’ai pas trouvé d’âme à ce temple, il m’a laissé une sensation de vide.

Je me suis reposée, mais j’avais envie d’une chose depuis mon départ… c’est un massage. Je me suis dit la première chose que je ferais en arrivant c’est me faire masser. J’avais entendu que les massages en Asie du Sud-Est étaient top ! Donc je suis allée dans un spa qui faisait des massages Khmer. L’ambiance était apaisante, et le massage… comme il fallait. C’était un vrai massage, pas des caresses qui te détendent sur le moment mais qui ne détendent pas le muscle. Elle a bien appuyé là où il fallait !

Ensuite, pour finir la journée, je suis allée manger au Marché Nocturne de Phnom Penh ! C’était top. Ambiance locale, repas local, entourée que de locaux ! Au top ! J’ai pris le fameux Loc Lak ! c’était super bon. Il y avait un petit concert ! Je me suis sentie bien. Beaucoup disent “Oui bon vous les voyageurs vous cherchez juste à fuir vos problèmes”… On ne les fuit pas, ils viennent avec nous, dans nos pensées, mais le voyage nous permet de sortir d’un gouffre où nous sommes aveuglés que par notre problème. Voyager nous permet de prendre du recul, pour à notre retour, mieux les affronter et les aborder. C’est un privilège, un luxe le voyage en effet. Mais justement si on en a la possibilité, pourquoi ne pas en profiter ?

J’ai dormi dans une rue assez particulière… une rue de femmes escortes. Durant le début de soirée, je les entendais crier dans la rue pour appeler leurs potentiels clients… la dure réalité de la vie au Cambodge. C’est horrible, car ce business existe parce qu'il y a des personnes qui consomment ce genre de service. Ces femmes se retrouvent dans des situations qui les obligent à accepter ce genre de condition de vie. J’imagine que les gens qui gèrent ce genre de business ne les traitent pas non plus de la meilleure manière. Hier soir en marchant dans la rue, quelle ne fut ma surprise de voir que les gros consommateurs sont des Européens caucasiens…. C’est horrible…. mais c’est une des réalités de la vie en Asie du Sud et du tourisme qui s’y cache. Finalement, la fatigue l’emporte sur le bruit et je m’endors rapidement. Il est 9h, je me réveille en douceur, le bruit des klaxons résonne… Je suis au Cambodge.

Ensuite, en me dirigeant vers le Mékong, je tombe sur cet homme avec son Tuk Tuk. Il m’aborde pour que je monte dans son Tuk Tuk. Depuis ce matin, ce n’est pas le premier à m’accoster. Il insiste, essaye même de me balancer des mots en français pour me charmer. Je ne cède pas, je lui dis que j’ai prévu d’aller au Mékong pour manger mon Num Pang. Il me dit “pas de soucis, mange ton Num Pang dans mon Tuk Tuk et je te ferai faire un tour de la ville en même temps”… et pourquoi pas… Est-ce que j’avais vraiment prévu quelque chose, à part la vue du Mékong ? Tout comme j’avais prévu à mon retour en France, de reprendre ma mission mais que finalement il y eut un changement. Tout comme j’ai décidé de me reconvertir et de changer mes plans professionnels… rien n’est prévu et rien ne peut être prévu… Donc après cette pression, j’accepte. Mon Num Pang et moi sommes embarqués par ce Tuk Tuk pour faire un tour de la ville. Il se présente, il s’appelle Wana !

Ensuite nous nous sommes arrêtés pour manger. Wana s’est arrêté dans un petit boui-boui local, un endroit sans chichis où l'ambiance était locale et assurée. J’ai pris un poulet au gingembre et lui une soupe de poisson. Nous avons profité de ce moment pour échanger. Il m'a confié qu'il avait une fille de 13 ans, qu’il était divorcé et qu’il était professeur d’anglais dans un orphelinat. Les jours où il n’est pas professeur, il devient conducteur de Tuk Tuk pour faire découvrir la ville aux touristes.

Cette connexion à l'échelle humaine, autour d'un repas simple, était si riche. Sa vie m'a rappelé mes voyages en Amérique latine où j'avais déjà rencontré beaucoup de personnes, même des ingénieurs, qui enchaînaient plusieurs boulots. Ici c'est la même chose, être cadre ne suffit pas toujours à avoir un bon salaire.

Ensuite nous sommes partis sur l’Île de la Soie pour voir la fabrication de la soie. C’était assez intéressant. Nous avons pris une barque pour faire la traversée du Mékong. Arrivés sur l’île, l’ambiance change, on passe à un environnement plus campagne, plus rural. On arrive, je suis impressionnée par la technique surtout pour faire les motifs. C’est beau, c’est de l’art. La femme qui m’accueille m’explique de A à Z le processus de fabrication. C’est intéressant de connaître tout le cheminement. Mais j’ai voulu savoir combien étaient payées les femmes qui tissent, mais j’ai eu une vague réponse du style 10 à 15$ la journée… et ensuite cette soie arrive dans nos boutiques de luxe pour 500$… le fossé. Je suis certaines influenceuses de mode éthique dont Iznowgood, qui font prendre conscience justement de cette disparité. Le voir en vrai fait un autre effet… je ne verrais plus un bout de tissu de la même manière. Ensuite, Wana m’a ramené à l’hôtel.

Ce premier jour m’a fait prendre conscience d’une chose. Ma relation à l’argent. Il faut que je sois toujours à l’affut du travail pour gagner ma vie. Travail, travail, argent argent… Sans vraiment profiter de la vie ! Mais cette journée m’a fait prendre conscience d’une chose. Pas besoin d’être super riche, si j’arrive à manger, à payer mon toit et à avoir une bonne santé, le reste est futile. L’argent ça part et ça revient… alors que le temps part mais ne revient pas… Donc profitons de l’instant présent, profitons de cette poésie de l'instant.

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